Tourisme : Grafton Street

Les vacances d'été sont passées, il est temps pour moi de me remettre au travail et de vous réécrire quelques articles. Le premier de cette série concerne Grafton Street, une rue incontournable à plusieurs points de vue mais surtout pour la qualité de ses artistes de rue.

Ma dernière découverte : Keywest

Avant de parler de la musique, il est quand même important de savoir qur Grafton Street est une des plus importante rues commeçantes de Dublin. Cette voie piétonne relie Trinity College à St Stephen's Green, elle est à deux pas de la statue de Molly Malone et à proximité de Temple Bar. Il est donc fréquent que Grafton Street se retrouve dans les itinéraires touristiques d'une promenade à Dublin.

Il s'agirait même de l'une des rues commerçante les plus chères du monde au niveau de la location avec des loyers pouvant atteindre jusqu'à 6000€ par mètre carré. Pas étonnant donc qu'on y retrouve plusieurs enseignes de luxe, parfois même avec un portier ou un majordome pour vous accueillir, mais aussi des centres commerciaux optimisant l'espace au maximum.

Il y a bien sûr moyen de se faire des petits plaisirs gustatifs dans cette rue. Chocolats, glaces et autres douceurs se retrouvent au milieu des boutiques de luxe mais si je dois vous conseiller un seul endroit, c'est le Bewleys Oriental Café (attention à l'affluence) qui est magnifique tant à l'intérieur qu'à l'extérieur et qui vous propose des pâtisseries locales faites maison vraiment exceptionnelles pour l'"Afternoon Tea" (scones, carrot cake, banana cake, cheesecake...). Un petit plaisir qui se paye mais qui vaut son prix (et la patience d'y trouver une place parfois).

La rue est très agréable tout au long de l'année mais si vous y allez dans des périodes particulières (halloween, Noël, St Patrick...) votre chemin vers la porte de St Stephen's Green sera agrémenté de décorations en relation avec la saison.

Voilà, j'y arrive... les artistes de rue. On ne vient pas juste dans Grafton Street avec son instrument et on se pose là où il y a de la place. Le fait de jouer ou de faire une représentation sur cette rue prisée est très réglementé. Tout d'abord il faut acquérir une licence et donc être validé par la ville pour pouvoir s'y produire. La licence annuelle coûte autour de 30 euros l'année pour de la performance non amplifiée et 60 si vous utilisez une amplification. Ce n'est donc pas hors de prix mais il faut savoir que grâce à cela il existe un espace suffisant entre les différents artistes et puisque la rue n'est pas très longue, on peut quand mpême dire que les places sont chères, mais pas monétairement. L'artiste n'a pas le droit de se produire plus d'une heure et un musicien n'a pas le droit de se produire à moins de 100 m de l'emplacement d'une autre de ses performences avant le lendemain.

Il y a des dizaines d'artistes talentueux mais j'ai envie de vous faire découvrir quelques uns de mes coups de coeur.

Diana Gomez connue sous le nom de scéne de Chelodiana est une joueuse de violon, violoncelle et autres instruments à cordes. Elle se produit seule, prépare ses morceaux (souvent des reprises mais il y a également quelques compositions) en enregistrant des boucles avec divers instruments et y ajoute ensuite les différentes mélodies. Un spectacle bien rôdé et qui attire pas mal de public. Vous pouvez retrouver plusieurs extraits sur le web puisque comme la plupart des artistes elle a une chaine Youtube. Voici une reprise de "Clocks" de Coldplay pour illustrer ce qu'elle fait :

David Owens est un chanteur romantique qui se balade avec son piano électronique qu'il intègre dans une caisse pour donner l'impression d'un piano à queue. La plupart de ses titres sont des compositions, même si il interprète parfois des reprises pour "ferrer" les spectateurs. Un personnage très simple, très ouvert et très sympathique. Il prendra toujours le temps d'échanger un mot avec vous, même si le temps de sa performance est compté.

Allie Sherlock réinterprète pas mal de titres classiques du rock à sa sauce. Elle propose également des compositions mais ce sera plutôt lorsqu'elle sera en concert "officiel" c'est à dire dans une salle (et elle fait de grandes salles). Au moment où j'écris ces lignes (septembre 2025) elle tourne en Allemagne, en Suisse, aux Pays-Bas, au Royaume Uni et en Irlande.

Keywest est ma dernière découverte. Leur cheminement a été un peu l'inverse de celui d'Allie Sherlock. Eux, les grandes salles ils ont donné. Tournées mondiales, albums et singles en tête des charts régulièrement en Irlande, cela leur a ouvert les yeux sur le monde des maisons de disques et des tourneurs et malgré des recettes importantes, il leur restait à peine de quoi vivre à la fin de leurs tournées. Ils ont donc décidé de rééditer eux-mêmes leurs 4 albums et de jouer dans la rue en les vendant sur place, et ils s'en sortent mieux financièrement. D'ailleurs le chanteur en parle de manière humoristique pendant leurs performances et j'ai vraiment cru à une plaisanterie lorsque le thème a été suggéré jusqu'à ce que je recherche un peu sur internet et que je me rende compte que toute cela était vrai. Deux musiciens très simples et sympathiques, très abordables aussi (comme presque tout ceux qu'on peut voir dans Grafton Street).

Vous l'avez compris, je ne peux que vous conseiller de vous promener dans cette rue, d'y flâner et de prendre du temps à écouter les musiciens qui s'y produisent. Et n'oubliez pas, ce ne sont pas des mendiants, ce sont des musiciens professionnels qui exercent leur métier et à l'heure des plateformes de streaming, si vous leur laissez juste 1 euro, cela représente beaucoup plus que toutes les écoutes que vous pourrez faire sur n'importe quelle plateforme.

... et qui sait, si vous avez beaucoup de chance, vous pourrez vous trouver sur place le jour où un artiste extrèmement célèbre s'y produit comme Bono (U2) ou encore Chris Martin (Coldplay).